Divinity Original Sin II Definitive Edition : La version Divine

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La première quête importante de Divinity Original Sin II consiste à s’échapper de Fort Joy, sorte de camp de concentration pour individus en contact avec la Source (en gros les Jedi de l’univers Divinity). Lors de mon premier contact avec le jeu, j’ai déjà compté pas moins de cinq façons, plus ou moins alambiquées, d’y parvenir. C’est évidemment en laissant de côté les options radicales comme le fait de tenter la chose ardue d’assassiner tous les personnages du jeu s’opposant à vous dans ce fameux fort ou même, se compliquer encore plus la tâche en traversant le lieu telle une ombre sans se faire repérer une seule fois. Forcément, plus le joueur creusera dans le gigantesque bac à sable proposé par le studio Larian pour trouver des solutions « autres », plus la sensation d’être face à un univers qui s’adapte à tous ses choix pour lui permettre de vivre une expérience organique sera grande. C’est bien là toute la magie de ce Divinity 2 qui s’affirme déjà comme un des très grands RPG de l’ère moderne.

Trois ans après la sortie d’un premier opus qui venait déjà dynamiter les codes d’un genre qui en avait bien besoin et un an à peine après une première sortie sur PC, Divinity Original Sin 2 revient donc cette fois sur console dans son édition définitive . Avec des dizaines de changements : corrections, ajouts de quêtes, nouveaux combats, réécriture du dernier acte du jeu original et rééquilibrages en tout genre… qui viennent améliorer une oeuvre pourtant déjà sacrément bien pensée, cette édition définitive est bien nommée. Si vous n’êtes pas familier avec Divinity Original Sin, reprenons les choses dans l’ordre. Création du studio belge Larian, il s’agit d’un jeu de rôle à l’ancienne avec des combats stratégiques au tour par tour. Je dis à l’ancienne car les influences d’un Baldur’s Gate, de Donjon & Dragon, et du jeu de rôle papier au sens large sont évidentes. Néanmoins, là où de nombreuses oeuvres du genre s’affirment de l’héritage de Baldur’s Gate en se contentant de copier le jeu avec 20 ans de retard sans parvenir à faire forcément mieux, le studio belge continue, lui, de pousser cette philosophie de gameplay vers de nouveaux horizons. De ce point de vue, et pour ne pas faire durer le suspense plus longtemps, Divinity Original Sin 2 a tout de l’aboutissement total.

C’est simple, je n’ai pas le souvenir d’avoir un jour était face à un jeu de rôle dans lequel mes choix semblaient à ce point dicter le déroulement de l’aventure et non l’inverse. Larian a pensé à tout et tout ce qui vous passe par la tête semble réalisable sans « casser » le jeu. Jamais alors un RPG du genre n’a été aussi proche de laisser la même liberté offerte par un jeu de rôle papier. Oui, le maître mot ici est bien liberté et Larian a tout mis en oeuvre pour que le joueur ne se sente jamais limité, ni prisonnier d’un système de jeu en particulier. Liberté de résoudre chaque quête, même les plus insignifiantes, en usant de la violence, de la ruse, de la discrétion, du charisme naturel et du bagou de son personnage, ou même grâce à un talent spécifique vous permettant de parler aux animaux… Liberté aussi de créer un personnage de toutes pièces ou de choisir parmi les six « Origins » qui ont tous des quêtes personnelles et uniques bénéficiant d’une écriture à la hauteur et d’un doublage parfait. Liberté aussi de devenir un véritable psychopathe et de massacrer toute forme de vie croisant votre route ou au contraire d’être le plus pacifique possible… Bref, encore une fois, tout semble possible. D’ailleurs, puisque je parlais des personnages, liberté aussi de les construire comme bon vous semble, sans être limité par le choix de votre classe de départ. Bref, il existe mille façons viables de jouer à Divinity 2.

Néanmoins, le jeu a beau favoriser la création de builds imaginatifs qui feront de votre personnage un véritable dieu vivant sur le champs de bataille, il faut tout de même veiller à ne pas faire n’importe quoi. Vous paierez d’ailleurs très vite le prix d’un build mal pensé en jouant en mode difficile tant les ennemis ont tendances à punir vos erreurs. Larian n’a en effet pas sacrifié le challenge pour proposer une expérience aussi complète et orientée vers le choix des joueurs. Ainsi, dès le mode normal et encore plus en mode difficile donc, le jeu se montrera sans pitié envers les joueurs mal préparés. Pièges, puzzles assez complexes pour certains, et combats hardcore avec une I.A bien pensée, l’aventure de votre personnage et de ses compagnons ne sera pas de tout repos. D’autant plus que Divinity 2 ne vous prendra presque jamais par la main pour vous pousser dans la bonne direction. Ce dernier point pouvant même parfois devenir un défaut car il faut bien admettre que le récit peut se montrer assez nébuleux, en particulier dans son dernier acte. Disons que c’est certainement le prix à payer de l’énorme générosité avec laquelle Larian nous balance dans un univers gigantesque. De ce point de vue, les joueurs qui s’accrocheront jusqu’au bout seront tout de même récompensés par une aventure globale immense, immersive et captivante.

En effet, au delà d’une quête principale déjà bien longue, chaque rencontre, chaque dialogue, chaque choix est susceptible de vous pousser vers des quêtes secondaires extrêmement bien intégrées dans l’univers du jeu et surtout permettant de définir un peu plus le rôle de vos personnages dans l’aventure. Là aussi Larian a frappé fort car les compagnons qui vous suivent, si vous acceptez leur compagnie (vous pouvez tout à fait faire le jeu en solo avec un seul personnage), sont bien plus que de la chair à canon à utiliser pour couvrir vos arrières durant les combats. Ayant tous des caractères qui leur sont propres et des objectifs allant parfois à l’encontre des vôtres, ces derniers n’hésiteront pas à se retourner contre vous si vous décidez de les traiter comme des sous-fifres un peu trop souvent, provoquant des retournements de situations proprement sidérants après avoir passé une cinquantaine d’heures de jeu en leur compagnie.

Monumentale. Voilà bien le mot pour décrire l’expérience que représente Divinity Original Sin 2. Avec des personnages au charisme évident, une intrigue qui tient la route sur la durée, des quêtes secondaires et des donjons fascinants, un système de combat jouissif, tactique et implacable, une difficulté élevée mais rarement frustrante et un aspect rôliste vraiment abouti, le bébé de Larian Studios est une oeuvre aussi généreuse que captivante capable de vous tenir pad en main pour une bonne centaine d’heure. Un RPG monumental avec une personnalité qui crève l’écran à tous les instants et qui s’inspire des grands anciens tout en s’affirmant comme résolument moderne. Déjà un classique donc et ici on ne vous cache pas que nous sommes prêts pour une 2nd run bien méritée.

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